La colère

La colère est une émotion très mal aimée, parce que nous avons peur de la colère. Parce que nous craignions qu’elle puisse nous détruire, qu’elle puisse abîmer les choses, qu’elle puisse nous dévaloriser, donc souvent, nous rentrons nos colères.

Nous rentrons nos colères pour être gentil, accueilli. Je ne montre pas que j’ai peur, je fais semblant que tout va bien. Je dis oui alors que je pense non et ainsi, j’entre dans une mécanique que j’appelle la cocotte- minute .Et il y a souvent des couvercles qui se mettent sur cette cocotte-minute.

Etre en colère n’est pas professionnel. Donc il y a pas mal de couvercles sur ma cocotte-minute et ce phénomène n’est pas statique, il est dynamique.

La cocotte est sur le feu. Elle chauffe jusqu’au moment PAF, ça explose parce qu’il y a eu accumulation . Donc, nous avons intérêt à apprendre à clarifier nos colères, à les identifier et à les exprimer à temps, dans la bonne mesure et à la bonne personne.

Alors, comment mieux vivre la colère ?

Ce qui peut être négatif avec la colère, ce n’est pas l’émotion elle-même, c’est ce qui arrive à cette émotion si on a pas appris à l’accepter.

La baffe sur des enfants qui n’ont rien fait, le mail incendiaire à son collègue de travail. La querelle de couple.

Une colère pas traitée est négative. Nous avons donc besoin d’apprendre à écouter la colère, de discerner parce que certaines colères ont pu libérer des peuples de l’esclavage. Certaines colères ont pu libérer certaines personnes d’une relation tyrannique, d’un couple toxique ou une relation professionnelle toxique. Et donc la colère peut-être salutaire si on sait bien l’utiliser.

Si on a besoin de changer quelque chose dans nos vies, on a besoin d’apprivoiser notre colère. On a besoin de s’asseoir avec notre colère, à prendre conscience des besoins qu’il y a derrière. Nos sentiments agréables ou désagréables. Nos besoins satisfaits ou non.

Souvent, se sont des besoins d’écoute, de compréhension, de reconnaissance, d’avoir sa place. Et nous avons donc intérêt à écouter cela, parce qu’il pourrait se faire que la colère parte contre l’autre, ce qui est assez habituel, alors qu’au fond, il s’agit surtout de nous.

Exemple : Je suis en colère parce que mon conjoint ne m’écoute jamais. Donc, on va accuser le conjoint qui n’écoute jamais. Mon conjoint doit m’écouter et je m’écoute moi-même.

Je prends conscience que mon conjoint doit m’écouter. Si je ne fais pas ma part, c’est trop pour l’autre, il s’enfuit. Il n’a pas envie de m’écouter désespérément pendant des heures.

Donc, j’ai organisé de la distance au lieu d’organiser de la rencontre. Donc, je côtoie mon besoin de m’écouter moi-même en acceptant qu’il va falloir commencer par là.

En réalisant ce besoin là, par la pratique de la communication non-violente, j’ai besoin de m’écouter, j’ai besoin d’apprendre à me comprendre moi-même et comme je ne me comprends pas moi-même, j’attends toujours des autres qu’ils me comprennent. Et de nouveau, c’est trop lourd pour les autres, il faut que je fasse ma part et apprendre à me comprendre.

Quand je réalise que je dois apprendre à me comprendre, très vite je m’aperçois que je ne comprends pas l’autre non plus, je me suis installée dans un fonctionnement de couple sans vérifier est-ce que l’on se comprend ?, est-ce que l’on se respecte ?, est-ce que l’on s’ajuste ?, est-ce que l’on s’écoute avec suffisamment d’empathie ? J’ai donc besoin de comprendre l’autre et j’ai besoin d’apprendre à l’écouter.

Je vais faire un travail de discernement pour aborder l’autre à un tout autre palier de conscience. Parce qu’on le sait, on ne peut pas changer l’autre, mais on peut changer son attitude vis-à-vis de l’autre.

Et là, j’aurais donc utiliser ma colère qui partait contre l’autre. « Mon conjoint ne m’écoute jamais « , j’utilise en réalisant j’ai besoin de m’écouter, de me comprendre, de te comprendre et donc aussi de t’écouter. J’instaure un nouveau climat dans la relation.

90% qui part contre l’autre nous ramène à nous, à l’endroit où nous avons du pouvoir. Nous avons un énorme pouvoir de changer les choses puisque ça nous ramène à nous.

Etre écouté par l’autre. S’écouter soi-même, puis se comprendre soi -même. Comprendre l’autre, écouter l’autre et on arrive à l’endroit où on va pouvoir faire pivoter les choses. Il y a un énorme pouvoir là et je vous encourage à mieux écouter la colère.

Si vous me permettez cette apparente contradiction, je pense que nous serions plus en paix dans notre vie intérieure, dans notre vie de couple, dans notre vie de famille avec les enfants, dans notre vie au travail, sociale, dans notre vie internationale entre les pays, nous serions tous beaucoup plus en paix si nous apprenions à dire nos colères à temps, à la bonne personne et dans la bonne mesure.

Et donc cessez d’être gentil : ça va s’arranger, tout va bien. Non. Nous avons besoin de réaliser que nous n’éviterons pas la colère, nous avons besoin d’apprendre à la nommer.

Elle indique qu’il y a une grande énergie déployée mais si nous savons nous asseoir avec elle, on peut utiliser cette énergie constructive. Cela passe par le fait d’arrêter de croire que c’est négatif, de s’ouvrir et de l’accueillir.

Même travail que l’autre manifeste sa colère. Nous aurons à accueillir la colère de l’autre. Si je ne veux pas voir la colère d’un enfant :  » Tiens toi tranquille, va dans ta chambre, tu reviendras quand tu seras calme. » Nous étouffons, nous mettons un couvercle sur la cocotte-minute.

C’est précieux de pouvoir dire à l’autre. « Donc tu es en colère, tu aimerais que je te comprenne, raconte moi ta colère. » Donc nous proposons à l’autre de venir s’asseoir et de parler de sa colère. Sa colère peut-être trait à nous, mais nous allons écouter ce qu’il se dit à lui, qu’il nous balance « Tu ne m’écoute jamais, d’ailleurs tu es une égoïste « . « Ah bon, tu veux un peu plus d’écoute, que je passe plus de temps avec toi ? »

Je vais rester avec ce qu’il me dit. Il me juge et critique. On a envie de répliquer du tac au tac, dans l’action réaction. On a besoin d’apprendre à trouver cette force intérieure d’écouter pour comprendre ce qu’il veut nous dire, sans prendre ce qu’il nous dit contre nous. Ce qu’il nous dit nous parle de lui : « Eh oui, tu as besoin d’écoute « , ce qui ne veut pas dire que je n’écoute jamais. Cela veut dire que lui a particulièrement besoin d’écoute.

Et ainsi, nous développons une capacité à cohabiter. Cela fait partie des apprentissages comme personne. Je crois qu’aujourd’hui, tout être humain a besoin d’apprendre à sentir quand la colère s’accumule et quand il a besoin de bien la comprendre pour pouvoir la formuler par des mots, des phrases, par une mise en place d’une relation plutôt que de sentir qu’elle s’accumule, qu’elle s’accumule jusqu’au point de la faire payer aux autres par un comportement explosif.

Je souhaite que cet apprentissage face partie des programmes scolaires dès la maternelle.

La peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine mène à la souffrance.

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