Je vais vous parler de ma propre expérience. J’ai perdu mon mari il y a quelques années déjà. C’était un samedi, un jour ordinaire. Nous sommes allés faire des courses comme d’habitude, tout allait bien. Lorsque nous sommes rentrés, il a voulu se faire un café et il est tombé. J’ai vu qu’il était inconscient et respirait à peine. J’ai tout de suite pensé à une crise cardiaque. J’ai appelé mon voisin qui lui a fait un massage cardiaque en attendant les secours.
A l’hôpital, le diagnostique est tombé. Rupture de l’aorte. Il faut opérer d’urgence à cœur ouvert. L’opération a duré 6h00. Il est en coma artificiel pour ne pas qu’il s’agite, afin que le cœur puisse récupérer. Il est en soins intensifs.
Le lendemain, les médecins n’ont plus aucun espoir. » Nous avons fait tout ce que nous pouvions, mais l’aorte est trop abîmée. Nous lui faisons des soins palliatifs ».
Voilà comment une journée ordinaire est devenue une journée dramatique. Il a survécu 6 jours après l’opération et il décèdera le dimanche suivant à 18h00. Ce jour là, j’étais près de lui jusqu’à 16h00. Au moment du passage, je n’étais pas là et je m’en suis voulue de n’être pas restée. Mais voilà, lorsque vient le moment de la mort, les gens sont seuls à l’hôpital et beaucoup de gens disent qu’ils n’ont pas pu dire adieu à la personne qui s’en va.
Nous devons faire des progrès de ce côté là. Former le personnel soignant pour ne pas nier l’évidence et permettre à la famille d’accompagner l’être cher jusqu’à la fin, sans horaire de visite qui n’ont aucun sens.
Annoncer le décès à la famille et là, vous avez 3 jours intenses pour les préparatifs à la cérémonie d’adieu. Dans ces moments là, il ne faut pas être seul. Vous ne pouvez pas tout faire, faites vous aider.
Lorsque la cérémonie d’adieu est passée, vient le moment de la solitude et des larmes. Vous voyez la chaise vide en face de vous, son fauteuil favori. Vous ouvrez l’armoire, ses habits bien rangés. Ce moment est très difficile à passer.
Et puis, j’ai eu la visite de la famille ou des amis qui sont venus me voir pour savoir comment j’allais. J’ai apprécié ces visites, simplement pour avoir une présence face à ce grand vide.
Si vous rendez visite à une personne qui vient de perdre un être cher, proposez lui votre aide de toutes les façons possibles. Ce peut-être pour faire un peu de ménage, des courses ou simplement parler car la personne n’a plus de repères face à ce vide.
Comment aider quelqu’un qui vit un deuil – Association Vivre Son Deuil – Suisse
Après, le temps va faire son œuvre. Vous vous autoriserez à retrouver la joie, n’en doutez pas un seul instant.
Cherchez la guérison avec des personnes qui ont connu le deuil, des vidéos pour surmonter le deuil ou à dénicher le livre qui saura vous aider. Cherchez des sources d’aide.
Accomplir un deuil ne veut pas dire effacer, mais passer de la souffrance à la reconstruction.
